rap, enquêtes culturelles

→ ci-haut : une rare copie de l’album La Menace Fantôme en format physique alors qu’il était encore distribué par Universal, entre le 11 et le 18 septembre 2020, date à laquelle la maison de disquea indiquée mettre fin à sa collaboration avec l’artiste suite aux allégations d’apologie du nazisme et d’antisémitisme. Le contenu de l’album n’avait bien évidemment pas changé au cours de la semaine, mais l’attention médiatique portée au projet, oui.

Je n’achète plus d’albums physiques depuis longtemps, pourtant à la fin de l’été quelque chose me pousse à pré-commander ce nouvel album du rappeur Freeze Corleone, prenant même un t-shirt au passage dans un pack avantageux. J’apprécie depuis plusieurs années ce rappeur franco-sénégalais aux textes cryptés, ayant amené quelque chose d’unique dans le paysage rap francophone avec son crew, la Secte, le 667. Voilà que le CD que je possède se trouve au centre d’une polémique terrible, l’artiste qualifié de propagandiste nazi et accusé de d’appel à la haine et d’apologie de l’holocauste, rien de moins. Cité à l’Assemblée nationale, l’affaire prend un ampleur étonnante. Il est en effet un régulier des métaphores provocantes, mais le focus sur les références à Hitler exprime à nouveau l’existence en France d’un tribunal médiatico-politique à double vitesse, puisque les analogies nazies servent plutôt de référence au mal absolu et à la violente détermination aussi, bien plus qu’à l’expression d’une adhésion. Pour comprendre il faut du temps, déchiffrer les textes, voire les oeuvres clippées, s’imprégner des ambiances, parcourir les discographies et les chaînes YT, les entrevues et les communautés.

Fuck, it’s easy
Eh (sku, sku)
Han, ekip (han, ekip), eh (eh)
J’suis d’vant la cage, j’mets des cartouches (sku, des cartouches)
Envoie la p’tite blanche prendre des cartouches, salope, eh (sku, sku)
MMS, LDO, NRM, 6.6.7, han (han), han (sku, sku, sku)

[Couplet 1]
Ekip, j’suis d’vant la cage, j’mets des cartouches (goddamn)
Concurrence, j’en fume des cartouches, Black Jack envoie la p’tite blanche prendre des cartouches (eh, eh)
Lin n sur V pour les concentrations (salope),j’suis à Dakar, t’es dans ton centre à Sion (sku, sku)
S/o les Indiens d’Amérique, s/o l’esclavage, R.A.F des *bip* (sku, sku)
J’fume du gas, j’fume du méthane (salope), concert 6.6.7 comme du metal (pétasse)
Avec Loto sous l’miel du Népal (sku), investis dans d’la pierre, pas du métal, pétasse
On appelle, c’est pour collecter (allô), s/o la prise, j’suis connecté (sku, sku)
Six heures du mat’, j’dors pas, fonscar, j’geeke, j’suis hors-ligne mais j’suis connecté (goddamn)
Des barres même sans connexion, j’vais au village pour les protections (han)
Rap génie, Prof Chen, j’ai les corrections, cadavres de prod, j’ai des collections (haha), goddamn
Bientôt GLE, AMG, j’suis à CH, gros teh de AMG
L’argent, c’est rien, le respect, c’est tout, s/o G.F. G.A.N.G

[Refrain]
6.6.7, MMS, OVG, ekip
Dieu et l’métal, j’suis protégé, ekip
On appelle, c’est pour collecter (allô ?) S/o la prise, j’suis connecté
Six heures du mat’, j’dors pas, fonscar, j’geeke, j’suis hors-ligne mais j’suis connecté
6.6.7, MMS, OVG, ekip (ekip, ekip)
Dieu et l’métal, j’suis protégé, ekip
On appelle, c’est pour collecter (allô ?) S/o la prise, j’suis connecté
Six heures du mat’, j’dors pas, fonscar, j’geeke, j’suis hors-ligne mais j’suis connecté (han)
[Couplet 2]
Chen Zen, t’sais j’enchaîne les gros katas
J’mixe le lin dans l’Fanta shokata, pas d’concu’, c’est désert comme au Qatar
J’fais mes bails en lous’, j’transige comme si j’suis au KGB
J’coupe l’audio dope au fentanyl avec Flem au Studio KGB
Pétasse, j’suis ‘fonce dans l’vaisseau comme Albator
Ceinture Ferragamo Salvatore (han), j’suis Gianluigi, t’es Salvatore
Ekip à vie comme Francesco Totti (han), c’est des cobayes, nous, des prototypes (goddamn)
Chen Zen, carte bleue, dans la défense, j’bombarde comme Marcelo TOTY (sku)
Et j’suis pas comme eux comme si j’ai subi des mutations (haha)
Vrai nég’, killu à vie, réputation, Prof Chen bientôt ministre de l’Éducation (goddamn)
Là pour les caler, fils, blindé contre les sorts, les maléfices (sku)
6.6.7, killu à vie, pas d’coupé-décalé, fils (jamais)
Euphon, 300 ml, négro, c’est l’sirop phare
Fuck 12, team no-lacking, j’les repère de loin même si y a pas l’gyrophare, goddamn
Gros joint d’cookie, j’suis pas un rookie, caca marron comme un Wookiee (sku)
Ekip à fond comme un tookie, s/o Kaki, tu fais l’gue-sh’ comme un pookie, ekip

[Refrain]
6.6.7, MMS, OVG, ekip
Dieu et l’métal, j’suis protégé, ekip
On appelle, c’est pour collecter (allô ?) S/o la prise, j’suis connecté
Six heures du mat’, j’dors pas, fonscar, j’geeke, j’suis hors-ligne mais j’suis connecté
6.6.7, MMS, OVG, ekip (ekip, ekip)
Dieu et l’métal, j’suis protégé, ekip
On appelle, c’est pour collecter (allô ?) S/o la prise, j’suis connecté
Six heures du mat’, j’dors pas, fonscar, j’geeke, j’suis hors-ligne mais j’suis connecté
[Pont]
Négro, même au point mort, j’les double
Sur la prod comme si j’me dédouble
Tous les jours, R.E.P P-Double
J’regarde le jeu, j’vois que des clones et des doubles
Négro, même au point mort, j’les double
Sur la prod comme si j’me dédouble
Tous les jours, R.E.P P-Double
J’regarde le jeu, j’vois que des clones et des doubles

[Refrain]
6.6.7, MMS, OVG, ekip
Dieu et l’métal, j’suis protégé, ekip
On appelle, c’est pour collecter (allô ?) S/o la prise, j’suis connecté
Six heures du mat’, j’dors pas, fonscar, j’geeke, j’suis hors-ligne mais j’suis connecté6.6.7, MMS, OVG, ekip (ekip, ekip)

Dieu et l’métal, j’suis protégé, ekip
On appelle, c’est pour collecter (allô ?) S/o la prise, j’suis connecté
Six heures du mat’, j’dors pas, fonscar, j’geeke, j’suis hors-ligne mais j’suis connecté

[Outro]
Eh, eh
6.6.7, MMS, OVG, ekip (OVG, ekip, OVG, ekip)
On appelle, c’est pour collecter (collecter, collecter)
Six heures du mat’, j’dors pas, fonscar, j’geeke
J’suis hors-ligne mais j’suis connecté


J’suis dans le lin, j’vois flou, pétasse, j’arrive éclaté au Padéryl
17TRACK, s/o la prise, tous les jours, check quand l’colis atterrit
Mal fons’ comme Devin, j’ai la vision comme Kevin, ces p’tits négros sont drôles comme Kevin
Différents types de frappe comme un buteur et j’arrive blindé comme un lutteur
Vrai négro comme Gillie, t’as dé-pop comme Billy, j’suis un océan, t’es comme dix litres
J’reste vrai du berceau à la tombe, s/o Nipsey, jamais j’arrête le marathon
Les cadavres de prod commencent à s’entasser
Focus comme si j’ai bu cent cafés, loin du rap comme si j’habite à Santa Fe
S/o la prise, connecté comme un câble Ethernet
J’m’agenouille que devant l’Éternel
Wax, j’finis la tâche en balle, si j’ai la dalle, j’sais faire du cash en balle
Lin dans l’Mons’, j’me fais un flash en balle, j’évite les obstacles comme dans Crash, en balle, ekip(eh)
[Refrain]
J’mets un flacon dans l’deux litres (lin, lin, lin, lin)
J’suis dans la défense comme De Ligt(eh, han)
J’les brûle en deux lignes (ekip, ekip)
Vos rappeurs sont lourds comme deux livres, pétasse

[Couplet 2]
North Face, 700, j’avance comme si j’avais sept sens
J’sip le Hi-Tech, j’fume la Cali, j’fume le Drytech
Audio dope en sachet, vos rappeurs nous écoutent chaque jour en cachette
Négro, j’m’entraîne depuis le logo, s/o la Secte, le triangle, le logo
Dans l’milieu comme Allan, technique de malade, j’veux la même SACEM que Lalanne
20-20 : Menace Fantôme, j’veux la Continental et la Phantom, pétasse
S/o la Black Mafia, s/o Oxmo
Rarissime comme O’Rosko, j’suis dans le lin, le xan, s/o Pop Smoke
J’mets pas d’vernis et j’fais pas d’teinture
S/o Kaki, j’suis repeint mais j’parle pas d’peinture
Tu fais la mala, tu prends 7 %, pendant qu’j’fume des louds à 37 %
Si j’me présente, j’pense que j’prends 7 %, Freezer deuxième forme, j’suis qu’à 7 %, pétasse

[Refrain]
J’mets un flacon dans l’deux litres (lin, lin, lin, lin)
J’suis dans la défense comme De Ligt(eh, hein)
J’les brûle en deux lignes (ekip, ekip)
Vos rappeurs sont lourds comme deux livres, ekip(eh)
J’mets un flacon dans l’deux litres (lin, lin, lin, lin)
J’suis dans la défense comme De Ligt(eh, hein)
J’les brûle en deux lignes (ekip, ekip)
Vos rappeurs sont lourds comme deux livres, pétasse
[Outro]
North Face, 700, j’avance comme si j’avais sept sens (comme si j’avais sept sens)
Audio dope en sachet, vos rappeurs nous écoutent chaque jour en cachette (chaque jour en cachette)
J’suis dans le lin, j’vois flou, pétasse, j’arrive éclaté au Padéryl (au Padéryl)
Mal fons’ comme Devin, j’ai la vision comme Kevin, ces p’tits négros sont drôles comme Kévin (sont drôles comme Kévin)
Différents types de frappe comme un buteur (comme un buteur) et j’arrive blindé comme un lutteur (comme un lutteur)

Ekip, ekip, ekip
Pétasse, pétasse, pétasse
Mms, LDO, NRM, 667
Flem à la prod, bitch
Ekip, ekip, ekip, ekip, ekip 20.18 en Lybie ça bibi des nègres à 150K
J’arrive dans le jeu comme (?) Au Quai 54
Est-ce qu’on les fouette? Est-ce que 6×9 ça fait 54?
Bitch, tu connais la réponse
Si c’est pas pour du biff, tu connais la réponse
Qu’est-ce tu sip? Ça c’est du shit
C’est quoi les 3 chiffres? Tu connais la réponse
Bruce, Proof-Bullet, 667
On arrive plus blindés que les fourgons
J’préfère du lin que les Bourbons
Là pour le cash faut remplir les coffres blindés, les fourgons
Des fafs j’en veux plein dans le sac
Belek à toi si on t’attrape la main dans le sac Barode dans la zone met les gains dans le sac
S/o le Black, fer/cash/frappe/lin dans le sac
Cons’ v’là de sirop comme si j’viens du Canada
Afro S sort la loud qui vient du Canada
Dès que j’pose un pied à MTL
J’appelle Sero pour qu’il m’sorte du lin du Canada

Avec mes négros coupe le gâteau
L’produit arrive par l’avion ou le bateau
Pour les Foreigns importées direct d’Italie
Avec les chevaux sous le capot
Tu traînes avec des bitchs et des poukies
J’traîne avec des Mitch et des Tookie
Pas de biscuits ni de crème glacée
Quand on parle de Gelato et des Cookies
Dans le labo comme Niko, négro
Normalement ils vont descendre comme Niko, négroR.E.P Mouammar Khadafi
Fuck la France tous les jours comme Nico, négro
Fuck le triple-6, j’suis pas dans les pactes (Nan)
Fut 18, j’suis grave dans les packs, ekip
J’suis éclaté devant la page (galère)
J’me sens comme Paulo devant la cage, ekip (pétasse)
Chen Zen, killu’ à vie
Fuck un Rothschild, fuck un Rockfeller
Bitch j’ai grave la dalle comme si j’étais gros
Et négro j’ai les crocs comme un Rottweiler
J’la baise jusqu’à qu’elle m’dise qu’elle a des crampes
667 c’est pas des lol, c’est pas des pranks
L’objectif se rapproche
J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30
J’mets le lin dans le Maaza tropical
Tu t’allumes comme moi tu finis avec des rendez-vous chez un psy à l’hôpital
J’reste loki, j’tal v’la de lopi’ calmeBrr brr, allô
Chen Zen branché au cartel comme Ralo
Rafale la prod comme Halo
Ahk shit, pop shit, 12 can’t stop shit comme RaloJ’suis en F1, t’es en karting
Tu peux pas gagner même en 100 parties
J’suis dans l’complot comme en Antarctique
Inch’allah bientôt j’remplis un grand parking
Négro l’objectif c’est des Foreign
Rap jeu c’est du gâteau, bitch c’est des faux kheys
Ça va faire 10 ans que je m’allumeC’que j’ai cons’ ça fait des forêts
Sirop dans le Sprite, on dirait du rosé
J’suis posé, j’écoute du Rozay
J’arrive Galsen négro, j’arrive rital
J’suis eupeul négro j’suis osé
S/o DGK le Muezzin, Où est la dope?
Où est la dope, pétasse? Où est la dope, dope, dope Pilules bleues, flacon rouge
Fonscar au lin comme à Baton Rouge, pétasse
Pilules bleues, flacon rouge
Fonscar au lin comme à Baton rouge (pétasse, pétasse, pétasse) ekip
Pilules bleues, flacon rouge
Fonscar au lin comme à Baton Rouge, pétasse
Pilules bleues, flacon rouge
Fonscar au lin comme à Baton rouge, ekipPétasse, pétasse, pétasse
Ekip, ekip, ekip
Mms, LDO, NRM, 667 pétasse
Fonscar au lin comme à Baton Rouge, ekip

[Couplet 1 : Osirus Jack]
BPK, tu cons’ tu perds ton crâne
En mode zombie, defracté sous pierre tombale
Rien qu’ça fume, ça lean, ça rappe, ça s’immole
Chen Zen, Osirus Jack, élite de cyborg
Niaks en bouche, comme des pirates d’Irak
Ça sent l’flouze, comme à Chiraq Chiraq
Pas d’paki, avec kaki j’arrive
4matic, Jack Blacky rapplique
Fait ça izer, présent pour les thunes
Avec le freezer, def tate, on est sur Neptune
J’veux des 10 mill’ biftons, prods, Rolex
Dans le cup niveau 3, cod’-prometh’
Sous sirop j’vois double, tacle à la John Terry
Vision rouge j’vois tous, 6 feuilles, Blunt Berry
J’cons’ ça, débarque à la Ong-bak
Fonscar sous gros cône sans ton-car, des liasses tel un Lombard
OV, j’promet gro-né ce sera chaud mais
J’opère, les autres vont tous se mettre à chômer
Squad MMS, j’me sens comme à Normal
Double 6-7, des Maybach, chaines en or pâle
Hippie riche, roule des putains de méga-spliffs
S/o Norsacce, veut des golds, des Ferrari
Faya, french inhale, vision Snoop Dogg
Camouflage kaki, Osirus négro coupe-gorge
667 dans l’noir, mafia négro, gros clan
À Dakar cons’ du lean, dans les rues comme à Oakland
[Pont : Osirus Jack]
Au dessus d’vous comme des lampadaires
Fonscar, négro la concu’ rampe à terre
Ils fonts des sons d’clowns
Négro va checker les soundcloud
Négro ça m’soûle
J’vais t’casser comme écran Samsung

[Couplet 2 : Freeze Corleone]
Osirus/Corleone, on fume comme des cheminées
Kaki flow négro, on sera bientôt rose à force de leaner
Survole tous ces nègres faibles, aqua’ dans les F-16
Furtif, la mort venu du ciel tel des chemtrails
Dans cette merde pour espèces, on flotte comme des spectres
667, MMS, NRM sur les stèles
Fils consomme la merde, allez cours l’acheter
Dans cette merde en mode hologramme, eux même pas en full HD
Techniques interdites, s/o à Kikz Kaki
Nous parles pas de rap français si tu veux pas d’verdict merdique
Sans aucun stress négro, performe rap nègre
Cons’ lean et lopito de l’autre côté d’la stargate
667 kartel, vision slow-mo comme Max Payne
Chen Zen, black ninja, seven pirate captain
H24 fonscar négro, j’me sens comme ODB
S/o au syndicat, 667 aka le lobby fils
Freeze Corleone, microphonique lance-flamme
Prometh’-cod’ dans l’Sprite, hydroponique dans l’niaks
Piou piou piou, uzi silencieux, la prod j’asperge
Sprite sombre comme du vin, roule des niaks comme des asperges
Freeze Corleone, Osirus Jacque Chirac
Imposer le NRM de Foshan jusqu’à Chiraq
Katana noir afro-samurai, Chen au micro
Sous lopito squad shit négro, s/o 060
Fait cette merde sans aucun stress, nos techniques les perturbent
Sirote le Sprite sale, fume la verdure
Fuck le Rap Game, beaucoup d’ces rappeurs sont des biatchs
Kick ça cerveau couleur BP-kaki comme un G.I
Négro comme un marine, notre verte t’agresse les narines
Défracté, en orbite j’me sens comme Youri Gagarine
[Outro : Freeze Corleone]
Corleone, Osirus Jack Jack
Niveau 3 lean Jack, s/o Black Jack
Killuminati comme Makaveli négro, comme Alpha
On arrive accrochés au train comme des pak-pak
Qu’est ce qui s’passe-passe on veux du cash-cash

https://medias.liberation.fr/photo/1093930-prodlibe.jpg?modified_at=1517855961

Coup médiatique pour la rentrée, se rappeler à l’existence du public et justifier sa mission d’utilité publique, largement contestable.

Le pire c’est que réellement, il ne voit pas le problème dans ce jeune élu blanc, priviliégié, appellant à la censure d’un artiste noir, encore.

Leurs obsessions conspirationnistes leurs appartiennent, le public sait faire la part des choses, comme les lecteurs de Céline à la Pléiade.

Quel action contre Génération Identitaire ?

La LIC(R)A se fait le relais de Valeurs Actuelles, eux-mêmes soutenus par le Président lui-même.

Sans même parler des images ouvertement racistes de la revue. Ou encore des faits dont sont accusés Darmanin, et qu’il a reconnu ainsi : alors maire de Tourcoing, il accepte un service sexuel en échange de l’accession à la demande d’une jeune mère pour un logement social.

De la censure des oeuvres comme priorité d’action du gouvernement

https://actualitte.com/article/monde-edition/censure-ratee-le-seuil-rachete-le-livre-moi-les-hommes-je-les-deteste/102664

Ouvrir des enquêtes, c’est leur manière de faire. Humiliés une première fois à l’été, ils en redemandent. Le clip de rap tourné à Grenoble, mise en scène prise pour une opération criminelle en plein jour, déjà lamentable. L’autocritique, la réflexion posée et l’admission d’erreurs ne sont pas à l’ordre du jour.

Vidéos de dealers à Grenoble : clip de rap ou trafic de drogue ? La polémique continue – Le Parisien

Marlène Schiappa et Frédéric Potier appellent à combattre tous les racismes et à défendre "la communauté nationale".
Marlène Schiappa et Frédéric Potier appellent à combattre tous les racismes et à défendre “la communauté nationale”. (Sipa)

Voici la tribune de Marlène Schiappa et Frédéric Potier : “#NotMyAriel : quel combat derrière ce hashtag mystérieux utilisé par des millions de personnes? Tout simplement le refus de voir ce personnage Disney, la petite sirène Ariel, interprété par une actrice noire… “Pas conforme à la vérité du personnage”, clament-ils! Au pays imaginaire, on accepte sans broncher qu’une femme soit dotée d’une queue de poisson à la place des jambes, pas qu’elle soit noire. Loin d’être anecdotique, cet exemple laisse entrevoir une montée du racisme extrêmement préoccupante.

Des discriminations profondes, structurelles, excluent et privent de ses droits une partie de la population à raison de son origine ou de la couleur de sa peau. En France, chaque jour, des citoyens voient commenter leur CV d’un “Moi je suis pas raciste, mais les clients…”, ou entendent le fameux “Désolé, c’est complet” à l’entrée d’un restaurant dont les tables dressées restent pourtant immaculées. La mémoire joue dans ce cadre un rôle essentiel. Le racisme en France s’est en effet construit sur une vision étriquée du récit national.

Qui connaît les noms de Jean-Baptiste Belley, du sous-lieutenant Koudoukou ou du gouverneur Félix Eboué? Avec le président de la République, nous demandons aux maires qu’ils fassent vivre leur mémoire “par le nom de nos rues et de nos places”. Mais nous rappelons aussi une évidence : le racisme d’État ne sévit pas aujourd’hui en France – pas de lois discriminantes comme sous l’apartheid, le régime de Vichy ou l’empire colonial.

Toute discrimination est un coup de canif dans le pacte républicain. Le piège du communautarisme nous est tendu par ceux qui sont trop heureux de voir les antiracistes s’entre-déchirer

Fléau structurel quand il s’inscrit dans l’Histoire et les structures sociales, le racisme peut aussi prendre la forme de la haine et du refus de l’autre, et nul n’en est préservé par nature. Il peut tout aussi bien s’exprimer à l’encontre de personnes blanches. L’auteur d’un clip aux paroles insoutenables (Pendez les Blancs) a ainsi été condamné par la justice. Mais ne nous trompons pas de combat, ce racisme très marginal n’engendre pas de discriminations massives à l’encontre des personnes blanches.

Plus important encore, il ne justifie rien, n’excuse rien. Ni les cris de singe dans les stades, ni les odieuses injures dont ont pu être victimes Sibeth Ndiaye, Laetitia Avia ou Christiane Taubira : deux racismes ne s’annulent pas l’un l’autre, la haine s’additionne! Pour dénoncer ces fléaux, nous avons créé la brigade anti-discriminations, permettant de mieux faire connaître les droits et les initiatives associatives. Sur le terrain, la Dilcrah soutient chaque année plus de 850 actions au plus près du terrain.

Chaque expression raciste repose sur des stéréotypes spécifiques et il faut tous les combattre. C’est que nous faisons par exemple à travers un comité local de suivi de la délinquance dirigée contre les personnes d’origine asiatique pour répondre à une problématique bien identifiée. Les haines et les discriminations ne se hiérarchisent pas ; toutes doivent être combattues avec la même force. Toute discrimination est un coup de canif dans le pacte républicain. Le piège du communautarisme nous est tendu par ceux qui sont trop heureux de voir les antiracistes s’entre-déchirer. Certains cherchent à découper la France en tranches, à essentialiser les débats, à diviser pour nous faire oublier qu’il n’existe qu’une seule communauté : la communauté nationale. Les valeurs de la République exigent de nous une solidarité absolue les uns avec les autres. Parce que la France est forte et belle de toutes ses couleurs, puissante quand elle est unie. Et indivisible.”

Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, et Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) appellent à combattre tous les racismes et à défendre “la communauté nationale”.

Florilège de commentateurs indépendants et grands médias inconséquents, haters et blind supporters
https://youtu.be/dM6rWE6KrXc
https://youtu.be/F9DekpcjrRk

Une enquête ouverte après des clips jugés « antisémites » du rappeur Freeze Corleone

Quelques jours après la sortie de son album « La Menace fantôme », le 11 septembre, le gouvernement avait saisi la justice concernant la diffusion de clips de cette figure montante du rap français.

Par Franck Johannès Publié aujourd’hui à 17h27, mis à jour à 18h31

Le parquet de Paris a ouvert, jeudi 17 septembre, une enquête pour « provocation à la haine raciale » et « injure à caractère raciste » visant plusieurs clips et chansons du rappeur Freeze Corleone, a annoncé le procureur de la République Rémy Heitz dans un communiqué.

Le gouvernement avait annoncé plus tôt dans la journée avoir saisi la justice de plusieurs extraits jugés antisémites et négationnistes de clips du jeune rappeur à succès Freeze Corleone, après la diffusion de ces passages par la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme, qui ont provoqué l’indignation de la majorité LREM.

« Apologie du nazisme et antisémitisme… ces propos sont inqualifiables, a twitté Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur. A ma demande, le ministère de l’intérieur étudie au plus vite les recours juridiques pour poursuivre leur auteur. D’ores et déjà, j’appelle Facebook et Twitter à ne pas diffuser ces immondices. »

« Déterminé comme Adolf »

Son prédécesseur, Christophe Castaner, le nouveau chef du groupe LRM à l’Assemblée, a également jugé le clip « intolérable » et indiqué saisir de son côté le procureur, tandis qu’une cinquantaine de députés de la majorité s’indignaient qu’une « pseudo-expression artistique puisse servir de prétexte aux appels à la haine ou à l’apologie du terrorisme » et exigeaient du ministre de la justice « des réponses rapides et fermes ».

C’est néanmoins le préfet Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), qui a saisi jeudi le parquet au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, qui fait obligation à toute autorité constituée de dénoncer un crime ou un délit, en l’occurrence des incitations à la haine raciale.

Il a isolé neuf passages, dans différents clips, où Freeze Corleone dit : « Gros comme des banquiers suisses. Tout pour la famille, pour que mes enfants vivent comme des rentiers juifs » ; « Killu à vie, fuck un Rothschild, fuck un Rockefeller. Moi j’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30 » – Killu pour Killuminati, allusion aux Illuminati et à leur plan de nouvel ordre mondial – ; « Negro dans l’ombre on complote comme les Bilderberg » – le groupe Bilderberg, composé d’une centaine de personnalités, se réunit confidentiellement tous les ans dans l’hôtel du même nom aux Pays-Bas et alimente régulièrement l’imaginaire complotiste.

Allusions cryptées

Autres extraits : « Sur la route du papier, monte un empire comme le jeune Adolf. Déterminé avec de grandes ambitions, négro, comme le jeune Adolf » ; « J’suis à Dakar, t’es dans ton centre à Sion. S/O les Indiens d’Amérique, S/O l’esclavage, RAF [rien à foutre] des *BIP* » ; « Chen Zen, j’ai les techniques de propagande de Goebbels » ; « On arrive dans des Allemandes comme des SS » ; « Tous les jours RAF de la Shoah » et « Killu à vie, Seigneur de guerre comme le mollah Omar », le chef des talibans tué en 2013.

« Quand j’entends les paroles de ce rappeur, un cocktail d’antisémitisme, de négationnisme et de complotisme, indique Frédéric Potier, l’incitation à la haine me paraît assez caractérisée. Nous avons un devoir de vigilance, ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’on saisit la justice d’un chanteur de rap. »

Freeze Corleone, de son vrai nom Issa Lorenzo Diakhaté, 28 ans, est né aux Lilas, en Seine-Saint-Denis, mais habite à Dakar, au Sénégal. Il laisse suggérer qu’il dirige une organisation secrète, et multiplie les allusions cryptées. Ses titres sortent le 11 septembre (la date n’est pas un hasard) ou le 13 novembre (les attentats de Paris en 2015) et connaissent aussitôt des ventes considérables.

Le Monde

Libération

”Pauvres insoumis, noirs élitistes, beaucoup de ces rappeurs dans le mystique”

667, la secte

EN COMPLÉMENT : Sur Koba LaD et Radio-Canada, été 2020.

On est un vendredi soir de la rentrée, à la toute fin de l’été, et j’entend sur le système de son d’une voiture dont pour la première fois de ma vie je suis propriétaire l’émission hebdomadaire de rap francophone Rapophonie de Myriam Fehmiu, sur les ondes musicales de Radio-Canada. Le premier segment s’ouvre avec le nouveau son du rappeur français Koba LaD, Ohlololo. N’étant pas d’habitude un auditeur de l’émission, je reste surpris d’entendre avec une introduction enthousiaste et pour l’ensemble des zones FM et satellite du Canada et de la Francophonie, une chanson de celui qui s’est fait connaître entre autres avec La C, hymne génial dans lequel il expliquait avoir toujours l’option de retourner vendre de la cocaine si la musique ne fonctionnait pas assez pour lui. La suite et le succès ont fait qu’il n’en a pas eu besoin, et c’est donc par choix, on pourrait dire par passion qu’il continue de parler de la vie criminelle, comme elle peut se dérouler en banlieue parisienne, montréalaise aussi.

À 22h01, on entend donc :

”Moi, ma meuf, c’est un métal froid (ohlolo) / C’est la haine qui m’a fait, mon frère (ohlolo) / Que des négros fonces-dé qui attendent une bagarre (pour mieux t’enculer ta, eh, eh) / J’ai pris d’la C, j’l’ai mis sur la pesette et pour l’bénéf’ d’cette merde, j’ai trop dormi dehors / Beaucoup d’détails, beaucoup d’pochtars, nous, on t’tartine comme des baisés / Ici, la drogue, c’est le seul filon (la seule option) La drogue, c’est le seul filon (le seul chemin) Ici, la drogue, c’est le seul filon (la seule option) La drogue, c’est le seul filon (c’est mon destin) / Mais bon, pas grave (mais bon pas “dig”), à part mon flingue, rien n’est assortable (assorti) La drogue, c’est le seul filon (c’est mon destin) La drogue, c’est le seul filon (c’est mon destin)”

C’était donc que là-bas, dans la tour, ou peut-être étaient-ce les nouveaux lofts de la chaîne d’État, des gens avaient eu l’intelligence de comprendre que si certains contenus peuvent choquer, il est essentiel de les diffuser au plus grand nombre, et courageux de le faire. Iels avaient aussi compris qu’il y a dans le rap beaucoup de mise en scène, un effet de concentration du véridique, et qu’évidemment c’est ce que l’art à toujours fait, et la musique noire avec un talent tout particulier. Que la qualité de la musique c’est aussi son efficacité sur les dancefloors, en club, ou en en concert, et sur ce terrain-là des rappeuses et rappeurs vivants maintenant sont imbattables, nos îcônes absolues.

Bien sûr parfois c’est aussi très vrai ce que l’on voit et entend dans ces oeuvres, trop vrai même puisque les clips avec vraies armes, kichta et drogue en évidence, mènent à des descentes de polices sur le lieu de tournage et à des enquêtes une fois le clip sorti, avec un intérêt judiciaire proportionnel au buzz que la chanson suscite. C’est pour cela que le public est là. À différents degrés, certain.e.s se sentent représentés, d’autres curieux de ce qu’iels connaissent mal, soucieux de s’ouvrir à l’autre, d’autres simplement passionné.e.s de musique, pour la plupart d’entre nous un mélange de tout cela.

Certes, l’animatrice insiste surtout sur l’aspect dansant du morceau, elle ne s’étend pas sur le contenu des paroles, leur portée politique, mais le morceau est diffusé tout de même, sans censure pour qui veut bien prendre le temps de comprendre certains codes.

Et là je me dis que les services publics peuvent vraiment être populaires, et que la culture francophone est merveilleuse quand on comprend ce que c’est.

Alexandre Piral Pour entendre l’émission d’où est venue cette sur-analyse radiophonique https://www.icimusique.ca/emissions/rapophonie/478692

Alexandre Kofi Bilodeau Saab baby! Stylin’ nef…

Larissa Melrose Ta pas changé…commentateur professionnelle lollll

Benjamin J. Allard Je me demande si la chanson va jouer une seconde *fois!

Claire Burelli Je voudrais partager ton texte Alexandre si tu veux bien?

Tite Table Bien écrit mec.

Emmanuel Galland On est en 2020, au XXIe siècle = 3e millénaire* et Caroline Jamet – DG Radio, Audio, Grand Montréal de ICI Radio-Canada – se gargarise (communiqué du 16/01/2020) de considérer que de : « Diffuser du rap, c’est aussi parler des courants sociaux derrière le mouvement hip-hop, des thématiques abordées dans l’écriture des chansons et une multitude d’autres sujets qui touchent directement les jeunes. En ajoutant cette catégorie, le diffuseur public souhaite offrir à un/une artiste un tremplin enviable et assurer la diversité des talents. ».

*Il était temps pour qu’un genre musical qui date (je n’en suis pas un spécialiste) du XXe siècle (avec des origines géographes de grande proximité (les États-Unis) reçoive ces lettres de noblesse.

Sans faire le père-la-morale, effectivement, les textes en anglais, en français, ou toute autre langue qui en appellent à différentes formes de violence… = ? peu importe le genre musical.
Le/la programmateur-rice musical-e de l’émission “Rapophonie” comme les autres devraient écouter à deux fois les contenus à passer en ondes, non ?
Je ne sais pas. Débat ? Le rap aura sa place au sein du programme des Révélations Radio-Canada

Alexandre PiralEmmanuel Galland j’espère et pense que l’animatrice avait très bien entendu, et a fait le choix éclairé de jouer ça. hardcore 4 ever 😁

Jacqueline Lessard On peut aussi s’offrir une sonate de Beethoven, une Etude de Chopin, de sacrés ( dans le sens littéral du mot) rappeurs!