

Le site officiel de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
Jonathan Rosenbaum : Straub-Huillet’s Writings & a Few Comparable Insights
Benoit Turquety : A War Film : Antigone by Danièle Huillet & Jean-Marie Straub
Daniel Fairfax : Communist Utopians : the films of Jean-Marie Straub & Danièle Huillet
Martin Brady : Straub, Huillet, Brecht & the two avant-gardes
Christopher Small : A Straub-Huillet Companion : Too Early, Too Late
Aaron Cutler : The Reader Collaborates with the Author in Every Book”: Some Words About Straub-Huillet
Straub-Huillet created highly personal film interpretations of profoundly ambitious art: stories by Böll, Kafka, Duras, and Pavese; poems by Dante, Mallarmé, and Hölderlin; a long-forgotten Corneille play, an essay by Montaigne, a film by D. W. Griffith, a painting by Cézanne, an unfinished opera by Schöenberg; and the biography of Johann Sebastian Bach as told through the (fictionalized) letters of his wife Anna Magdalena. They sought to make what Straub called “an abstract-pictorial dream” while remaining rigorously sensitive to the letter and spirit of the text, and to the relationship between sound and image. At the same time, all of Straub-Huillet’s films are political, whether obliquely, in reflecting on the lessons of history and advancing a Marxist analysis of capitalism and class struggle; or overtly, in considering ancient and contemporary forms of imperialism, militarism, and resistance, from Ancient Rome to colonial Egypt to wartime Germany. They aspire to nothing short of a revolution in political consciousness, especially among workers and peasants, the colonized and the exploited. (MoMa)
EN RACHÂCHANT (1982)
L’enfant Ernesto ne veut apprendre que ce qu’il sait déjà. “Comment apprendre ce qu’il ne sait pas déjà ?” demande le maître. “En rachachant“, répond l’enfant.
D’après le conte de Marguerite Duras Oh ! Ernesto.
“Faire front”, “tenir tête à quelqu’un”, jamais l’expression n’aura été filmée si littéralement.
En rachâchant est mis en scène, monté et dit comme un duel entre un enfant et son maître sous l’arbitrage plus qu’ambigu des parents, l’hystérique, pour une fois, étant le maître.
Le portrait de cet enfant malpoli et farouchement sympathique, il n’y a guère que chez Chaplin qu’on peut en trouver l’équivalent. Même monsieur Hulot avait fini par admettre qu’il valait mieux se soumettre à la loi commune.”
Yann Lardeau, Les Cahiers du cinéma, n° 344, février 1982









La politique de Straub-Huillet – Période
”La confusion existe encore quant à leur statut marital. Comme le montre le documentaire Où gît votre sourire enfoui ? (2001) de Pedro Costa, il existait une division du travail entre eux, Straub prenant la responsabilité de la mise en scène [en français dans le texte] et Huillet s’occupant du son, des costumes et du montage. Mais la nature intense de leur collaboration était telle qu’il serait insensé de tenter de repérer dans un film ce qui est « de Straub » et ce qui est « de Huillet ». En effet, leur travail en commun qui s’étale sur un demi-siècle peut être considéré comme l’une des grandes histoires d’amour de l’histoire du cinéma.”
En 1983, alors que Danièle Huillet et Jean-Marie Straub vivent chez lui à Berlin et préparent une adaptation cinématographique de L’Amérique de Kafka, Harun Farocki, âgé de trente-neuf ans, décide de filmer, pour partie et en 16 mm, à la fois les répétions (à Berlin) et le tournage (à Hambourg) de ce qui deviendra Amerika Rapports de classes, sorti sur quelques écrans français en octobre 1984. Farocki est également impliqué dans le projet des Straub comme acteur puisqu’il y interprète le rôle de Delamarche, l’un des deux manipulateurs de Karl Rossmann, le héros de Kafka.
Même si on imagine assez bien un très faible coût de production, il convient de préciser d’emblée que le film, après sollicitation de Farocki, a été produit par la SFB (Sender Freies Berlin), mythique et très culturelle chaîne de radio-télévision aussi nommée « Berlin Libre », créée en 1953, longtemps écho, en RDA et en pleine guerre froide, du monde occidental. Depuis ses débuts en 1966, Farocki a beaucoup travaillé pour la télévision où il trouve un vrai espace de liberté : nombre des quarante-trois films qui ont précédé celui-ci, pour la plupart des courts métrages, ont été produits et diffusés par la télévision, par cette même chaîne ou d’autres. Le film est intégré à une série intitulée Projektionen’83 et sera diffusé pour la première fois le 12 septembre 1983, c’est-à-dire avant que le film des Straub ne soit terminé, (s’)interdisant ainsi, après les répétitions et le tournage, l’évocation d’un troisième stade du processus de création, celui du montage.
Farocki connaît Huillet et Straub – ses aînés de respectivement huit et onze ans – depuis un jour de 1966 où ils étaient venus présenter Non réconciliés ou Seule la violence aide là où la violence règne à l’Académie allemande de cinéma et de télévision de Berlin, la DFFB, où il entamait – et c’était la première promotion de l’école – un cursus de trois ans qui se termine en 1968 par, non pas un diplôme, mais une expulsion. C’est donc dans la mouvance de ce qu’on a appelé par un certain mimétisme « Nouveau Cinéma allemand » qu’ils se lient d’admiration et d’amitié. (…)


Antony Fiant, Le vertige du danseur de corde (à propos de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet au travail sur un film tiré du fragment de roman de Franz Kafka « Amerika » d’Harun Farocki), 2012.
CLASS RELATIONS (1984)
Die Antigone des Sophokles nach der Hölderlinschen Übertragung für die Bühne bearbeitet von Brecht 1948 (Suhrkamp Verlag) (1991)



Momus-Wresting-the-Work-of-Straub-and-Huillet-from-the-Annals-of-Academia-and-Art-History
Vincent Nordon : Straub/Huillet, non merci ? – La plainte d’un ami
extrait_pdf_2950Jump_Cut_Straub_1976
1895-4213
1895-4543







