MARC LAURENDEAU
CHRIS OLIVEROS
FRANÇOIS CUSSET
Logique nouvelle de la violence, 2018.
MICHEL DE CERTEAU
Mystiques violentes et stratégie non-violente, 1976.
WALTER BENJAMIN
Violence : « L’exposition de ce point de vue est une des tâches de ma philosophie morale, pour laquelle le terme anarchisme peut certainement être utilisé. Il s’agit d’une théorie qui ne rejette pas le droit moral à la violence en tant que tel, mais plutôt le refuse à toute institution, communauté ou individualité qui s’accorde le monopole de la violence […]. » (« Das Recht dzur Gewaltverwendung – Blätter für religiösen Sozialismus », Gesammelte Schriften, Suhrkamp Verlag, 1985)
landry_violence2007DANIEL BENSAÏD
Bensaid_2000_00_19_db_575GEORGE SOREL
SorelViolence1912FRÉDÉRIC LORDON
C’est qu’à un moment, il faut bien prendre les mots au sérieux, et les décoller de leurs usages habituels où les pouvoirs aiment les enfermer. «Sont interdits les actes ou les menaces de violence dont le but principal est de répandre la terreur parmi les populations civiles», indiquent à propos du terrorisme les protocoles additionnels de la Convention de Genève. On cherche ce qui dans l’entreprise systématique menée à grande échelle par la police et le gouvernement, entreprise d’intimidation, d’effroi et de découragement par la menace physique de l’exercice normal des droits politiques fondamentaux ne tombe pas sous cette définition. Et pour tout dire, on ne trouve pas. Qui sont les radicalisés? Qui sont les criminels? Qui sont ceux qui terrorisent?
Quelle «violence légitime»?, 14 janvier 2020
CHRISTIAN RUBY
Les violences du militantisme radical en France
nonfiction-article-10359ACHILLE MBEMBE
GEORGES LABICA
labica_violence_01ELSA DORLIN
CAROLINE GUIBERT LAFAYE
Lafaye-Caroline-Guibert-Conceptions-du-juste-dans-la-lutte-armee-2019Legitimer-rationaliser-expliquer-la-violence-politique
CCC-Lutte-armee-et-politique-revolutionnaire
Oriach-Frederic-La-lutte-armee-necessite-strategique-et-tactique-du-combat-pour-la-revolution-1985
GUNTHER ANDERS
La-seule-issue-est-la-violence« Il faut que cela soit bien clair. Il n’est pas possible d’exercer une résistance efficace avec des méthodes gentilles, en offrant des myosotis aux policiers qui ne peuvent les accepter parce qu’ils ont les mains prises par leurs matraques. Il est tout aussi insuffisant, non : absurde, de jeûner pour obtenir la paix nucléaire. On n’obtient qu’un seul effet en jeûnant : on a faim. Peu importe à Reagan et au lobby nucléaire que nous ne mangions qu’un sandwich au jambon. Ce ne sont que des “happenings”. Aujourd’hui, nos prétendues actions politiques ressemblent d’une façon vraiment effrayante à ces apparences d’actions qui ont fait leur apparition dans les années 1960 […]. Avec ces actions, nous croyions avoir franchi la frontière de la simple théorie, mais nous n’étions en fait que des “acteurs” au sens théâtral. Nous faisions du théâtre par peur d’agir vraiment […]. Le théâtre et la non-violence sont des parents très proches. »
ÉLIE TEICHER
Nous faisons l’hypothèse que ce spectre [la violence politique] hante toujours l’Europe. Refuser d’envisager le contexte, les étapes, les sociabilités et la matérialité de l’engagement militant violent contribue justement à reléguer la violence dans une «anormalité», à en faire l’extrême opposé de la pratique politique démocratique. Pourtant, il s’agit là d’une véritable lutte de pouvoir : celle de la définition imposée – ou non – de ce qu’on considère être la politique. En rejetant ainsi la violence dans la sphère de l’irrationnel, de l’insensé, voire du «démoniaque», les États imposent une certaine idée de la manière dont la politique démocratique doit être conduite : par le parlementarisme uniquement. Ce dernier ne va pourtant pas de soi ; il demeure le fruit d’un processus historique particulier porté par la bourgeoisie du XIXe siècle. En cela, il est loin de constituer la forme pure de la «politique».L’affirmation de son lien consubstantiel avec la «démocratie» constitue pour ses défenseurs un enjeu fondamental d’affirmation de leur pouvoir et de leur rôle autant incontournable qu’essentiel. Nous pourrions dire qu’elle est un enjeu de lutte de classes et que, sur ce point, la bourgeoisie européenne a réussi – pour un certain temps – à faire triompher sa conception. Les remous actuels, liés entre autres à la pandémie, révèlent que ce triomphe n’est pas complet : si peu de gens n’opposent pas encore au parlementarisme une autre forme de pratique politique démocratique, nombreux sont ceux qui ne reconnaissent pas dans celui-ci le principe de réalisation de la démocratie. En Europe, la révolte des Gilets jaunes aura
eu pour mérite d’en témoigner. La violence politique des années 1970 et 1980, qu’on la juge condamnable ou non, en était un autre exemple.
Historiciser la violence politique. Une analyse croisée des Cellules communistes combattantes et du Front de libération du Québec, Bulletin d’histoire politique, vol. 31 no. 3, hiver 2024.