contre l’Hydro

Le 11 mars 1993, le journaliste Pierre Tourangeau nous apprenait au Téléjournal que l’OTS avait infiltré Hydro-Québec.

Le tiers des 60 adeptes de la secte au Québec travaillaient pour la Société d’État.

De ce nombre, on trouvait deux vice-présidents et plusieurs cadres supérieurs.

L’affaire était suffisamment sérieuse pour que le président-directeur général d’Hydro-Québec et le Syndicat des ingénieurs de la Société d’État exigent une enquête interne.

On sait que ces employés d’Hydro-Québec ont payé de fortes sommes pour être initiés par Luc Jouret.

Pierre Tourangeau nous confirme que certains ont été ruinés.

Plusieurs adeptes québécois, mais aussi français et suisses sont très riches.

Les rites de passage leur ont souvent coûté des montants astronomiques.

L’argent semble aller dans les poches de Luc Jouret, mais également de Joseph Di Mambro, l’autre membre fondateur de l’OTS.

C’est Joseph Di Mambro qui organise des cérémonies où les adeptes voient apparaître les grands maîtres, des prophètes et même le Christ!

La réalité? Des hologrammes et des artifices que coordonne avec brio l’épouse de Joseph Di Membro.

Entre le 4 octobre 1994 et le 22 mars 1997, 74 adeptes, dont huit Québécois, de la secte de l’ordre du Temple solaire (OTS) sont morts dans des « suicides collectifs », au Québec, en France et en Suisse. Les motifs de cette tragédie demeurent une énigme.

« Tout à coup, on va découvrir que tu étais — je sais pas moi —  [le prophète] Isaïe. Alors, t’es peut-être rien pour l’instant, mais en étant cette entité-là, faut que tu bouges et que tu retrouves pourquoi tu es là, qu’est-ce que tu vas avoir à faire?  »— Une citation de  Jean-Claude Auclair, ancien adepte de l’ordre du Temple solaire, 2015

Suicides des deux côtés de l’Atlantique

Des athlètes canadiens qui tiennent des drapeaux du Canada.

Téléjournal, 26 mars 1988

Le 4 octobre 1994, comme le rapporte le journaliste Alexandre Dumas dans un reportage présenté dans l’émission Montréal ce soir de ce jour-là, les policiers de la Sûreté du Québec enquêtent sur un incendie dans le village laurentien de Morin-Heights.

Le sinistre soulève beaucoup de questions. Le chalet appartient à Luc Jouret qui est un des chefs spirituels de la secte secrète de l’ordre du Temple solaire.

Les agissements de la secte ont fait du bruit quelques mois auparavant au Québec.

Or, plusieurs indices laissent croire que l’incendie a été provoqué et camoufle en fait des meurtres.

Les policiers retrouvent initialement deux cadavres, puis trois autres, dissimulés dans un coin secret du chalet.

Tout dans cette scène de crime est incompréhensible pour les enquêteurs de la Sûreté du Québec.

Le mystère s’épaissit de manière tragique le lendemain, 5 octobre 1994.

En Suisse ce jour-là, on découvre que 48 adeptes de l’OTS se sont enlevé la vie lors de cérémonies de suicides collectifs.

Dans le village de Salvan, les disciples se sont injectés — ou se sont fait administrer — une dose mortelle de curare.

Dans le village de Cheiry, plusieurs des 20 adeptes décédés ont reçu une balle dans la tête, ont été étouffés avec des sacs de plastique ou ont été poignardés.

Deux autres épisodes de suicides collectifs se déroulent les 15 et 16 décembre 1995 et le 22 mars 1997 en France et une nouvelle fois au Québec.

Au total, 74 adeptes de l’OTS vont périr durant ces événements.

Une secte aux accents apocalyptiques

Mais qu’est-ce que cette secte? se demandent à la fois les policiers, la presse et le public.

Des athlètes canadiens qui tiennent des drapeaux du Canada.

Le 5 octobre 1994, l’animateur Jean-François Lépine propose une entrevue au Point avec l’ethnologue Jean-François Mayer.

Celui-ci est un spécialiste des mouvements spirituels en Suisse.

Il dresse un portrait à la fois des motivations des adeptes de la secte et de son gourou Luc Jouret.

L’ordre du Temple solaire est d’inspiration millénariste et apocalyptique.

Les disciples de l’OTS voulaient fuir ce monde qui se dégradait et qui, selon eux, allait disparaître sous la folie des hommes à l’approche de la fin du 20e siècle.

Le but ultime, c’est le « transit ».

Ce mot codé signifie rejoindre les grands maîtres qui habitent sur l’étoile Sirius.

Évidemment, cela implique leur départ de la planète Terre.

Jean-François Mayer s’attarde aussi sur la personnalité du gourou Luc Jouret.

L’ethnologue avait longtemps discuté avec lui. Il aimait laisser entendre qu’au-delà de ses compétences médicales il connaissait « des choses ».

D’autres ont qualifié Luc Jouret de charmeur.

Il savait mélanger la science, les médecines douces et la psychologie à la spiritualité. Il réconciliait l’irrationnel avec la logique.

Des athlètes canadiens qui tiennent des drapeaux du Canada.

Un extrait de l’émission Tout le monde en parlait diffusé le 9 juin 2015, amène un éclairage sur l’état d’esprit des adeptes de l’OTS.

Deux anciens membres de la secte, Pierre Domingue et Jean-Claude Auclair, sont interviewés dans cet extrait.

Ils révèlent à la fois leur fascination pour les rituels élaborés par l’OTS et l’acquisition d’une mission que leur procurait le message du gourou Luc Jouret.

Mais derrière cette quête spirituelle d’absolu proposée par Luc Jouret, et qui a mené plusieurs adeptes au « transit », se cachait-il autre chose?

D’autres éléments montrent que des desseins encore plus troubles ont possiblement joué un rôle dans la mort des 74 disciples de l’OTS.

Une secte qui a d’énormes besoins financiers

L’OTS, nous confirme Jean-François Mayer, avait de grandes ambitions internationales.

Elle avait aussi besoin de beaucoup d’argent.

Cela nous ramène au bruit que la secte avait provoqué au Québec quelques mois avant les suicides collectifs.

Des athlètes canadiens qui tiennent des drapeaux du Canada.

Il y a 32 ans, une tempête solaire paralysait le Québec

À 2h44, le matin du 13 mars 1989, un imposant orage électromagnétique heurte la Terre. Le champ magnétique terrestre a donc brusquement varié, engendrant une panne générale en à peine quelques secondes. Le réseau électrique d’Hydro-Québec s’est carrément écroulé sous l’effet de cette perturbation. Résultat : près de six millions de Québécois ont été plongés dans le noir pendant environ neuf heures.

Si tous les systèmes électriques des pays nordiques, comme la Russie ou les pays scandinaves, en subissent les effets, la position géographique du Québec le rend d’ailleurs particulièrement vulnérable à des phénomènes du genre, d’après Hydro-Québec. La présence du Bouclier canadien, soit des roches très anciennes, denses et dans lesquelles l’électricité ne peut circuler, sur la majorité du territoire est la source de cette certaine fragilité. Cette dernière se tourne donc vers les circuits électriques, qui lui offrent une moindre résistance.

Logo Hydro-Québec

Le Québec a subi en mars 1989 une panne générale d’électricité par suite d’une tempête solaire

Le 10 mars, un fort vent quittait le Soleil à destination de la Terre. Le 12 mars, on a observé les premières variations de tension sur le réseau de transport d’Hydro-Québec. Le centre de conduite du réseau a fait les manœuvres nécessaires pour maintenir la stabilité, mais, à 2 h 44 le 13 mars, le champ magnétique terrestre a varié de façon brusque et importante. Les équipements de protection du réseau se sont alors déclenchés et la panne générale s’est produite en moins d’une minute ! Le Québec a été plongé dans le noir pendant plus de neuf heures.

Hydro-Québec a renforcé son réseau

Peu de temps après cette panne, Hydro-Québec a mis sur pied un groupe de travail pour analyser les événements et proposer des correctifs. Depuis, les mesures suivantes ont été appliquées :

  • Recalibrage des équipements de protection et augmentation du seuil de déclenchement. Cette tactique a été efficace puisque des orages magnétiques très intenses qui se sont produits après ceux de 1989 n’ont causé aucun problème.
  • Mise en place d’un système d’alerte en temps réel qui mesure les perturbations sur le réseau électrique pendant l’orage magnétique.
  • Modification des procédures d’exploitation du réseau. En cas de perturbations, Hydro-Québec réduit le transit sur les lignes de transport et les interconnexions à courant continu, et arrête toutes les manœuvres importantes.
  • Installation d’équipement de compensation série sur les lignes de transport d’électricité pour accroître la stabilité du réseau. Cette mesure s’est avérée fort utile pour atténuer l’impact des orages magnétiques.

Le Québec n’est pas le seul à subir les effets des orages magnétiques. Toutes les entreprises de transport d’électricité situées à des latitudes élevées, comme celles de la Scandinavie, de l’Alaska et du nord de la Russie, sont vulnérables. Mais Hydro-Québec l’est davantage parce que le Québec repose sur un immense bouclier rocheux qui empêche le courant de circuler dans la terre. L’électricité cherche alors un chemin, et les lignes électriques lui offrent un trajet de moindre résistance. De plus, le réseau d’Hydro-Québec comporte de très longues lignes de transport, ce qui le rend encore plus vulnérable aux colères du Soleil.

Réseau international

Par ailleurs, il existe maintenant un réseau international qui surveille l’activité du Soleil à l’aide de plusieurs satellites et observatoires. Les données sont ensuite utilisées par les centres régionaux pour prédire les perturbations. Un de ces centres, situé à Ottawa, émet chaque heure sur Internet un « bulletin météo ». Nous serons donc prévenus à l’avance, et… une entreprise avertie en vaut deux !

Hydro-Québec : « Tu n’es pas maître dans ta maison quand nous y sommes »

Hydro-Québec reports record net income in 2021 thanks to robust recovery

The economic recovery of 2021 has allowed Hydro-Quebec to not only make up for lost ground in 2020, but even surpass its pre-pandemic results.

The financial results released Thursday by the utility show a record net income of $3.546 billion, up 55 per cent from the $2.303 billion achieved in 2020. The 2020 results were severely hampered by the pandemic, but the 2021 recovery was so robust that it propelled Hydro-Quebec to unprecedented heights.

This performance enabled the Crown corporation to pay the highest dividend in its history to the government, $2.673 billion.

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“We managed to do everything right: the economy was there, the demand in Quebec was there, the demand in the U.S. markets was there, and the water conditions were good,” summarized Sophie Brochu, Hydro’s president and CEO, during a virtual conference.

Executive vice president Jean-Hugues Lafleur also said that several long-term loans had matured, allowing them to be renewed at lower interest rates, and that the aluminum sector had collected an additional $115 million due to the sharp rise in its price. Aluminum smelters’ electricity bills fluctuate with the price of aluminum, and while a metric ton was selling for $1,500 in 2020, the average price was $2,500 per metric ton in 2021, and is now as high as $3,400.

After having to curb its investments in 2020, the investment program totaled $4.2 billion in 2021, compared to $3.4 billion a year earlier.

THE IMPACT OF WEATHER

Lafleur said only one factor hurt the corporation’s performance: the weather.

“The weather was the offsetting factor, in fact it was the only negative factor in 2021, mainly because of the mild temperatures in the second quarter. Had it not been for these temperatures, the profit would have been about a hundred million higher.”

On this subject, Sophie Brochu was reassuring about this year’s winter.

“It’s cold this winter and everyone who was not on equal payments has seen the impact of this on their bill and it’s not small. If people have problems, they call Hydro, we make an agreement. There is no service cut-off,” she said.

INCREASE IN EXPORTS

Hydro-Quebec has benefited not only from the province’s economic recovery, but also from its export markets. In Quebec, its net electricity sales reached an all-time high of 175.2 TW/h, representing a gain of $444 million, mainly due to the recovery in demand from business customers. This performance would have been even stronger had Quebec not experienced mild temperatures in the spring of 2021.

In export markets outside Quebec, sales volume reached 35.6 TW/h, the second best performance in its history, resulting in an increase of $333 million over 2020 for a total of $1.658 billion. Exports alone account for 17 per cent of the utility’s net sales volume and helped boost net income by $865 million, up more than 60 per cent from 2020.

Favourable market conditions enabled the company to achieve an average price of 4.7 cents per KW/h in export markets, compared to 4.2 cents the previous year.

ORGANIZATIONAL OVERHAUL

In presenting its financial results, Hydro also announced it was “implementing a new organizational structure that will maximize collaboration and agility across the company.”

“We’re going to operate cross-functionally. It starts on Monday [Feb. 28], and it will take months and months of installation. It’s a big cultural evolution,” Brochu said, noting that Hydro’s three traditional divisions — generation, transmission and distribution — will be treated as a whole.

Des résultats financiers records pour Hydro-Québec

La reprise économique robuste de 2021 a permis à Hydro-Québec non seulement de rattraper le terrain perdu en 2020, mais même de dépasser ses résultats d’avant la pandémie.

Les résultats financiers dévoilés jeudi par la société d’État font état d’un bénéfice net record de 3,546 milliards de dollars, en hausse de 55 % par rapport à celui de 2,303 milliards de dollars réalisé en 2020. Les résultats de 2020 avaient été plombés par la pandémie, mais la reprise de 2021 a été à ce point robuste qu’elle a propulsé Hydro à des sommets inédits.

Cette performance a permis à la société d’État de verser au gouvernement le dividende le plus élevé de son histoire, soit 2,673 milliards de dollars.

« On a réussi à faire flèche de tout bois : l’économie était là, la demande au Québec était là, la demande sur les marchés américains était là, l’hydraulicité était bonne », a résumé la présidente-directrice générale d’Hydro, Sophie Brochu, en conférence virtuelle.

Le vice-président exécutif, Jean-Hugues Lafleur, a aussi précisé que plusieurs emprunts à long terme étaient venus à échéance, ce qui avait permis de les renouveler à des taux d’intérêt plus faibles et que le secteur de l’aluminium avait permis d’encaisser 115 millions $ additionnels en raison de la forte montée du prix de la tonne métrique d’aluminium. La facture d’électricité des alumineries varie en effet en fonction du prix de l’aluminium et, alors que la tonne métrique se vendait 1500 $ en 2020, le prix moyen était de 2500 $ la tonne métrique en 2021 et il atteint même les 3400 $ par les temps qui courent.

Après avoir dû freiner ses investissements à cause du contexte sanitaire en 2020, le programme d’investissement a totalisé 4,2 milliards de dollars en 2021, comparativement à 3,4 milliards de dollars un an plus tôt.

L’impact de la température

M. Lafleur a précisé qu’un seul élément avait nui au rendement de la société d’État : « La température est venue contrebalancer, en fait c’est le seul élément qui a été négatif dans l’année 2021, principalement à cause des températures douces au deuxième trimestre. N’eût été ces températures, le bénéfice aurait été encore d’une centaine de millions plus élevé. »

À ce sujet, Sophie Brochu a tenu à se faire rassurante pour l’hiver actuel, alors que le froid, cette fois, est au rendez-vous et vient s’additionner à la conjoncture économique. « On est dans un environnement où l’inflation commence à peser sur les ménages. Chez Hydro-Québec, on va faire preuve de grande empathie. […] Il fait froid cet hiver et tout le monde qui n’était pas en paiements égaux a vu sur leur facture l’impact de ça et ce n’est pas petit. Si les gens ont des problèmes, ils appellent chez Hydro, on prend une entente. Il n’y a pas de coupure de service », a-t-elle dit.

Forte hausse au Québec et à l’exportation

Hydro-Québec a bénéficié non seulement de la reprise économique au Québec, mais aussi sur ses marchés d’exportation. Au Québec, ses ventes nettes d’électricité ont atteint un sommet historique de 175,2 TWh, ce qui représente un gain de 444 millions $, surtout en raison de la reprise de la demande de la clientèle d’affaires. Cette performance aurait été encore plus forte si le Québec n’avait pas connu des températures douces au printemps 2021.

Sur les marchés d’exportation hors Québec, le volume des ventes a atteint 35,6 TWh, soit la deuxième meilleure performance de son histoire, ce qui se traduit par une augmentation de 333 millions de dollars par rapport à 2020 pour un total de 1,658 milliard de dollars. Les exportations représentent à elles seules 17 % du volume des ventes nettes de la société d’État et ont permis d’engraisser le bénéfice net de 865 millions de dollars, en hausse de plus de 60 % par rapport à 2020.

Une conjoncture favorable lui a permis d’obtenir un prix moyen de 4,7 cents du kilowatt / heure sur les marchés d’exportation, comparativement à 4,2 cents l’année précédente.

Refonte organisationnelle

En présentant ses résultats financiers, Hydro a du même coup annoncé qu’elle se dotait « d’une nouvelle structure organisationnelle qui lui permettra de maximiser la collaboration et l’agilité au sein de l’entreprise ».

« On va opérer de manière transversale. Ça commence lundi (le 28 février), ça va durer des mois et des mois d’installation. C’est une grande évolution culturelle », a expliqué Mme Brochu, précisant que les trois grandes divisions traditionnelles d’Hydro, soit la production, le transport et la distribution ne seront plus traitées en silo, mais bien comme un tout.

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