Ai-je bien vu les BĂ©rus Ă QuĂ©bec en 2004? Oui. Mais pas de manière complète et lĂ©gendaire, Ă la hauteur de leur passage en ville, plutĂ´t de justesse, et de la façon la plus authentique qu’un garçon de 13-14 ans vivant Ă Sainte-Fo et se devant de rentrer vers 20h, après la fermeture de la bibliothèque Gabrielle-Roy. Ce soir-lĂ je suis restĂ© plus tard, bien plus tard, assez pour voir se former et prendre part au joyeux bordel Ă l’entrĂ©e du Pigeonnier, cette scène impressionnante derrière l’AssemblĂ©e Nationale qui ce soir-lĂ avait abandonnĂ© la sĂ©curitĂ© et les vĂ©rifications Ă l’entrĂ©e, parce que voulez-vous faire de 20 000 punks sales et humides?
Le lendemain nous partions en camping avec mon grand-oncle, sa femme et leurs deux filles, et ce terrain du Maine que nous rejoignons Ă©tait si frĂ©quentĂ© par les QuĂ©bĂ©cois·es qu’on y recevait Le Soleil, feuille de chou de QuĂ©bec qui titrait ce jour-lĂ sur l’Ă©meute bouetteuse qui avait dĂ©passĂ© les capacitĂ©s de gestion du Festival d’Ă©tĂ©. J’Ă©tais impressionnĂ© d’avoir pris part Ă un Ă©vènement qui faisait la une des journaux jusqu’au États-Unis, et comprenais dĂ©ja alors la distance qui se trouvait entre la version mĂ©diatique des faits et ce que j’avais vu la veille, d’une part le rĂ©cit apeurĂ© et critique des chroniqueurs locaux, mĂ©diocres dĂ©jĂ Ă l’Ă©poque, et la rĂ©alitĂ© de l’Ă©vènement, son caractère historique, transatlantique, foutraque, musicalement très fort et politiquement gĂ©nial.
update 2024
BĂ©rurier Noir Ă la BnF (sauf Loran)
AU QUÉBEC
Grâce aux Bérus
C’est beaucoup grâce au groupe Bérurier Noir que la Ligue antifasciste de Montréal (L.A.M.) avait pris son envol en 1989. Le groupe punk français, qui faisait alors sa première «tournée d’adieu» au Québec, avait en effet décidé d’embaucher le gang antiraciste montréalais comme service de sécurité à la suite d’un spectacle où des skinheads racistes avaient causé du grabuge l’année précédente à Québec.
«Lors d’un des spectacles au Spectrum de Montréal, Laurent [Katracazos, le guitariste de Bérurier Noir] nous avait présentés sur scène et j’avais même prononcé un petit discours avec le chanteur de Banlieue Rouge Safwan Hamdi», raconte Junior, qui portait alors un passe-montagne noir qui lui avait valu son surnom de Baron Noir.
Quelques jours plus tard, la L.A.M. allait faire de nouveau les manchettes lors d’un événement survenu encore une fois au Spectrum. Des skinheads néonazis avaient attaqué des spectateurs qui attendaient pour assister à un autre spectacle de Bérurier Noir et les membres de la L.A.M. et la foule avaient répliqué et fait un mauvais parti aux groupes d’extrême droite, les amenant à prendre leurs jambes à leur cou.
Membership Ă la hausse
«Les Bérus nous ont beaucoup aidés. Ils ont parlé de nous, ils ont invité les spectateurs à se joindre à nous», explique Junior. En fait, même le titre de son livre provient de Laurent Katracazos, qui lui avait dédicacé un album en signant «Longue vie aux scalpeurs de skins de la L.A.M.»
«Après le passage des Bérus, on manquait de place pour mettre le monde lors de nos réunions. On a presque été victimes de notre succès, on se retrouvait avec plusieurs personnes qui voulaient devenir membres et il fallait filtrer», poursuit-il, ajoutant que d’une quinzaine de membres, l’effectif de la L.A.M. est vite passé à 50, puis à plus de 100 membres et même plusieurs centaines quand il s’est plus tard transformé en organisme sans but lucratif dédié à combattre le racisme pour laisser tomber son côté «gang de rue».
Paris début 80, le mouvement Skinhead arrive en France, et s’apprête à defrayer la chronique pour la décennie à suivre, à coup de provocations, d’agressions et de crimes racistes. Des bandes vont se former et réagir à ces agressions en contre attaquant, dans une guérilla urbaine pour le contrôle des rues de Paris. Ils sont les Red Warriors, les Ducky Boys ou les Ruddy Fox et les jeunes parisiens les ont surnommés les “Chasseurs de Skins”. Leur motivation combattre le fascisme et les actes racistes par tous les moyens nécessaires, quitte à retourner contre leurs adversaires la violence qu’ils ont subis. À travers des interviews exclusives, les membres des bandes les plus reconnus, reviennent sur leur histoire, leur engagement et livrent le témoignage de la situation de la jeunesse des rues d’il y’a 20 ans. À l’aide d’archives vidéos et photos exceptionnelles « ANTIFA » est un retour dans la rue des années 80 et la société de cette époque. Le film porte un regard sur une période charnière, sur une génération dont les maux étaient déjà annonciateurs des tentions urbaines d’aujourd’hui. Resistance Films livre cette histoire à travers ce documentaire, pour conserver la trace d’un mouvement jamais documentée. Written & directed by: Marc-Aurèle Vecchione. Produced by: Marc-Aurèle Vecchione & Sara Brücker. Narrated by: Jean Manuel Massenya Edited by: Marc-Aurèle Vecchione & Wulfran Patte Graphics: Poch & Honet Color correction: Regis Oyer Sound Mix: Fred Massiot Musics by: Soper&Shone A Resistance Films production – © 2008. https://youtu.be/Fjw9ct1xjzg
Bérurier Noir. Sociogénèse culturelle et itinéraire personnel. François Guillemot (2016)
Guillemot-François-Bérurier-Noir.-Sociogénèse-culturelle-et-itinéraire-personnel-2016-1BOOTLEGS
Salut à toi ô mon frère
Salut Ă toi peuple khmer
Salut Ă toi l’AlgĂ©rien
Salut Ă toi le Tunisien
Salut Ă toi Bangladesh
Salut Ă toi peuple grec
Salut Ă toi petit Indien
Salut Ă toi punk iranien
Salut Ă toi rebelle afghan
Salut Ă toi le dissident
Salut Ă toi le Chilien
Salut Ă toi le p’tit Malien
Salut Ă toi le Mohican
Salut Ă toi peuple gitan
Salut Ă toi l’Ethiopien
Salut Ă toi le tchadien
Salut Ă vous les Partisans
Salut Ă toi “cholie all’mante”
Salut Ă toi le Vietnamien
Salut Ă toi le Cambodgien
Salut Ă toi le Japonais
Salut Ă toi l’ThaĂŻlandais
Salut Ă toi le Laotien
Salut à toi le Coréen
Salut Ă toi le Polonais
Salut Ă toi l’Irlandais
Salut Ă toi l’EuropĂ©en
Salut Ă toi le Mongolien
Salut Ă toi le Hollandais
Salut Ă toi le Portugais
Salut Ă toi le Mexicain
Salut Ă toi le marocain
Salut Ă toi le Libanais
Salut Ă toi l’Pakistanais
Salut Ă toi le Philippin
Salut Ă toi l’JamaĂŻcan
Salut Ă toi le Guyanais
Salut Ă toi le Togolais
Salut à toi le Guinéen
Salut à toi le Guadeloupéen
Salut Ă toi le Congolais
Salut à toi le Sénégalais
Salut Ă toi l’Afro-cubain
Salut Ă toi l’Porto-ricain
Salut Ă toi la Haute Volta
Salut à toi le Nigéria
Salut Ă toi le Gaboni
Salut Ă toi le vieux chtimi
Salut Ă toi Che Guevara
Salut aux comitĂ©s d’soldats
Salut Ă tous les hommes libres
Salut Ă tous les apatrides
Salut Ă toi la Bertaga
Salut aussi Ă la Banda
Salut Ă toi punk anarchiste
Salut Ă toi skin communiste
Salut à toi le Libéria
Salut Ă toi le Sri Lanka
Salut Ă toi le sandiniste
Salut Ă toi l’unijambiste
Salut l’mouv’ment des Jeunes Arabes
Salut Ă toi Guatemala
Salut l’P4 du contingent
Salut Ă toi le Shotokan
Salut Ă toi peuple Kanak
Salut Ă toi l’tchĂ©coslovaque
Salut Ă tous les p’tits dragons
Salut Ă toi qui est keupon
Salut Ă toi jeune Malgache
Salut Ă toi le peuple basque
Salut Ă toi qu’est au violon
Salut Ă toi et mort aux cons
Salut Ă toi le Yougoslave
Salut Ă toi le voyou slave
Salut Ă toi le Salvador
Salut Ă toi le MolodoĂŻ
Salut Ă toi le Chinois
Salut Ă toi le ZaĂŻrois
Salut Ă toi l’Espagnol
Salut Ă toi le Ravachol
Salut Ă toi le Hongrois
Salut Ă toi l’iroquois
Salut aussi Ă tous les gosses
Des Ă®les Maudites jusqu’Ă l’Ecosse
Salut Ă vous tous les zazous
Salut Ă la jeune garde rouge
Salut Ă toi le peuple corse
Salut aux filles du Crazy Horse
Salut Ă toi la vache qui rit
Salut Ă Laurel et Hardy
Salut Ă toi peuple nomade
Salut Ă tous les “camawades”
Salut à toutes les mères qui gueulent
Salut aussi Ă Yul Brunner
Salut Ă toi l’handicapĂ©
Salut Jeunesse du monde entier
Salut Ă toi le dromadaire
Salut Ă toi Tonton Albert
Salut Ă toi qu’est Ă la masse
Salut aussi Ă Fantomas
Salut à toi Roger des près
Salut Ă toi l’endimanchĂ©
Salut Ă tous les paysans
Salut aussi Ă Rantanplan
L’OPÉRA DES LOUPS, 2003-2004
« Le commando Pernod ». De l’appellation incontrôlée à la sémiologie éthylo-politique. Sylvain David (2009).
Booklet-1Weah, des policiers bourrés tirent sur des immigrés
Bérurier Noir, « Le commando Pernod »
Des bidasses biturés brûlent un handicapé
Des vieilles mémés cuitées agressent des vieux pépés
Des vigiles ivres morts frappent un clodo qui dort
Un beauf plein comme une huître viole sa fille à minuit
Un jeune complètement schlass se déchaîne au nunchak’
Une bergère pompette qui joue de la trompette
Et un trav’lo poivrot s’branle sur un escargot !
Concerto pour détraqués (1985)