Un texte jamais rédigé
à peine imaginé
n’existe pas encore
et pourtant en nous son sens dort
Dehors le haut des toits paraît froid
Une nuée d’oiseaux vole
les fixer serait posible
à l’aide d’un appareil récent
à déclenchement rapide
Photographies non-datées
Elles nous parlent et pourtant ne parlent pas
Consignées dans les livres
Livres de livres d’images
cesse de vouloir faire parler les oeuvres
il faut se taire pour essayer de tout dire
écrire pour que l’objet livre
restaure le silence
qui par nous s’exprime
ARCHIVE(S)
travail / volume / parole / surprise / lecture
”remembrance”
ARCHIVE
donner la parole à ce qui a été, possible seulement par le dialogue honnête
Une épinglette. Une citation de Beckett. Une teinte bleuette.
Comme une visite au musée qui n’aurait pas eu lieu, une carte postale jamais rédigée, oubliée dans un jean.
Souvenir mal fixé d’un portrait vu, ou imaginé.
Angela photographie les fantômes, Samuel les écrit, après leur passage les ombres se fixent.
geste et mouvement
geste émouvant
410, G
Grauerholz, Angela
Jusque là ça correspond, mais à quoi?
Je reviens à la citation de Beckett qui accompagne l’oeuvre extraite par Céline de la boîte d’archives et la traduit :
To restore silence is the role of objects
«Restaurer le silence est le rôle des objets»
ce qui voudrait dire que le dénuement serait loquace, le hoarding un langage abusif,
l’achat et l’accumulation des insultes.
Non, j’ai pris la citation à rebours, Beckett peut être contre-intuitif, l’auteur semble dire au contraire
que l’objet appelle au silence, et que le vide appelle la parole?
Fragments composés au centre d’artistes Artexte, le 30 novembre 2024 entre 13h et 16h lors d’un atelier d’écriture offert par Céline Huyghebaert dans le cadre de son exposition Les suppressions.
Les suppressions
Une exposition de Céline Huyghebaert
4 octobre – 14 décembre 2024
« Les suppressions, ce sont les morceaux manquants soustraits par l’histoire, les lacunes volontaires ou involontaires, les vides, les trous dans les récits officiels. Mais ce sont aussi les suppressions que nous nous infligeons à nous-mêmes : tout ce que nous taisons, tout ce que nous ne laissons pas advenir.
Le projet esquisse un portrait fragmentaire [de a.]; une artiste fictive, un montage composé de voix, d’images, de documents recueillis lors de correspondances et de résidences dans des centres de documentation – à La Chambre blanche (2016) et à Artexte (2018-2019) […]. Je me suis demandé s’il était possible de raconter une histoire de l’art qui ne soit pas une histoire de réussite, de productivité. Raconter ce qui se trouve dans les brèches des documents, dans ce qui n’est pas dit ». ⎯ Céline Huyghebaert
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