Douze ans passent
Vite comme douze heures
Dans la peau d’un jeune métis
Mordu de basket
Qui croit en croire
Vite comme se faire des amis
Quand on déménage
Vite comme oublier
Un été de rêve
Qui ressemble à tous les autres
Vite comme faire une chanson
À douze
Ou apprendre
Le sens de la rue
J’habite encore à côté de cette église brûlée
Réaménagée en jardin
À deux minutes de la dompe municipale
De neige
Où je planifie m’initier un jour
Aux sports d’hiver
1999
Passer de rapper en français de France marseillais
À rapper en franglais québécois
Merci quand même à Fonky Family
Pour l’inspiration de nos premières chansons complètes
Et complètement calquées sur l’album Si Dieu Veut
(…)
Sans pression
Tenter désormais de laisser aller
Quelques expressions québécoises dans nos rap
Contrôle de soi
Les pensées se contrôlent pas
Sauf en les remplacant par des meilleures
Ou en allant prendre une marche
Mais ils ont dit cette semaine
Que mon groupe de rap
Est un club-école de la prostitution juvénile
Dans le Journal de Québec
(…)
Akena Lohamba Okoko, KenLO de son nom de rapper, se définit comme un travelling man. «Je suis à Québec maintenant. Demain, je ne sais pas.» Son père Onekanda Okoko avait commencé le grand voyage avant lui, en immigrant du Congo à Québec, à l’époque où la démarche était aussi rare qu’héroïque. Ce père a eu Akena et trois autres garçons avec Micheline-Marguerite Massicotte. Ce qui fait dire à ce demi-Black de 24 ans : « Vous voyez, quand les skinheads veulent me péter la tête, ils s’attaquent à leur cousin. Je suis descendant de l’ancêtre Jacques Massicot, démontre ma généalogie. »
KenLo à Alain Bouchard, Le Soleil, 2008
”S/O Cinéma Charest R.I.P”